Carrières longues, profils boomerang, slasheurs, … les différentes décennies qui se croisent en entreprise doivent composer avec des attentes différentes. Si le travail est souvent considéré comme une finalité par les générations X et Y, les Z, nés après 1995, considèrent le travail comme un accomplissement. Ce qui les guide ? Le plaisir et l’envie de se réaliser. Leur rapport au monde de l’entreprise s’en trouve totalement bouleversé. A quoi rêvent les jeunes Z ? Quelles sont les attentes de la Génération Z en matière de travail ? Eclairage.
Génération Z : qui sont-ils ?
Rebelles, réfractaires à toute forme d’autorité, zappeurs, hyperconnectés, … les stéréotypes sur la Génération Z, également appelés « digital native » ou les « Z » ne manquent pas ! En réalité, la génération Z est surtout caractérisée par sa quête de sens et d’authenticité.
Nés après 1995, souvent de parents issus de la génération X, les Z n’ont pas connu le monde sans internet. Enfants dans les années 2000, ils ont connu l’avènement des nouvelles technologies et l’arrivée du smartphone, levier de socialisation et élément de leur construction identitaire !
L’hyperconnexion est l’une de leurs principales caractéristiques. Avec un accès immédiat à l’information, la génération Z est à l’aise avec le monde qui va vite et fait preuve d’une grande réactivité. Zappeurs et multitâches, les Z ont aussi un rapport au temps singulier : ils aiment quand ça va vite mais apprécient aussi les temps de détente.
Génération Z et travail : quelles attentes ?
Les Z n’entretiennent pas le même lien au travail que leurs aînés. Leurs priorités : être autonomes, trouver du sens et profiter de l’instant présent.
La recherche d’autonomie
Les jeunes prennent leurs distances avec le monde du travail de leurs parents qui n’a pas toujours tenu ses promesses en termes de progrès social. Face au creusement des inégalités, la fragilisation de la société et les catastrophes écologiques, les jeunes aspirent à être libres de leurs choix.
Ils n’ont, par exemple, pas peur de quitter un CDI pour tenter leur chance ailleurs ou de quitter une grande ville pour la campagne pour jouir d’un cadre de vie plus agréable. Selon un récent bilan de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), 911 000 CDI se sont terminés fin juin 2021, soit +14 % en un trimestre. Même si l’étude n’établit pas de lien direct avec les jeunes, on peut supposer que la Génération Z participe à la tendance.
Pour la génération Z, autonomie rime aussi avec flexibilité. Les jeunes préfèrent ainsi le management par les objectifs au management à l’horaire. Le télétravail est donc un mode de travail qui les séduit particulièrement.
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La quête du sens
Selon une étude de la société YouGov pour le site Monster, publiée en septembre 2021, 78 % des 18-24 n’accepteraient pas un emploi qui n’a pas de sens pour eux.
La génération Z recherche dans le travail à accomplir une mission qui réponde aux enjeux sociétaux. Avant d’accepter un emploi, les Z vont donc être particulièrement attentifs à l’impact social ou environnemental de la mission.
L’équilibre de vie est également un paramètre important. En effet, l’accomplissement passe aussi par une conciliation harmonieuse entre vie professionnelle et vie personnelle.
Le culte de l’instant présent
L’hyperconnexion et l’avènement de l’instantanéité du monde contemporain bouleversent le rapport au temps.
Si les baby-boomers et la génération X mettent un point d’orgue à bien séparer vie professionnelle et vie personnelle, la génération Z va naturellement s’autoriser des moments de détente pour aller sur les réseaux sociaux ou s’investir sur un projet personnel au travail.
Inversement, un jeune salarié peut s’investir sur un projet professionnel à minuit ou lui consacrer une partie de son weekend. Il ne va pas tant travailler par obligation que par plaisir de faire.
Cette nouvelle relation au temps a des conséquences sur la manière de travailler des jeunes. Multitâche, la génération Z est capable de travailler sur plusieurs écrans et d’avoir une vision globale des informations en passant d’une information à l’autre. Une fois en emploi, la lassitude des Z est rapide. Conséquence : ils souhaitent pouvoir passer rapidement d’une activité à l’autre, d’une mission à une autre, d’une entreprise à une autre voire la quitter pour mener un projet plus personnel. Car pour eux, le travail est aussi un moyen de trouver des ressources financières pour vivre la vie qu’ils désirent en dehors du travail.
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Les habitudes de zapping qui apparaissent sur le marché du travail invitent les entreprises à revoir leurs pratiques de recrutement et leur management. Pour attirer et fidéliser la génération Z, les entreprises n’auront d’autre choix que de repenser leur modèle pour favoriser l’horizontalité, l’agilité et la flexibilité.