Cette fin d’année, riche en sensibilisation, met aussi l’accent sur le dépistage des cancers masculins et la santé mentale des hommes. La prévention joue un rôle majeur et en parler autour de soi est primordial pour lever le tabou lié à la santé masculine, y compris dans la sphère professionnelle. Parce que le maintien dans l’emploi et l’accompagnement des salariés tout au long de leur parcours de vie sont essentiels, PÔLE SANTÉ TRAVAIL vous informe.
Les cancers masculins en France
Ce mois de sensibilisation met l’accent sur le dépistage des deux principaux cancers masculins : le cancer de la prostate et le cancer du testicule. En France, le cancer de la prostate est le 1er cancer le plus répandu chez les hommes et touche principalement ceux âgés entre 60 et 90 ans. Le cancer du testicule se fait plus rare et est généralement diagnostiqué entre 15 et 45 ans. L’âge, les antécédents familiaux et la prédisposition génétique augmentent le risque de cancer de la prostate. Une alimentation déséquilibrée et l’obésité peuvent également exercer une influence.
Le cancer de la prostate est souvent diagnostiqué à un stade avancé. Voici les symptomes auxquels il faut être attentif et pouvant faire penser à un cancer de la prostate :
- des douleurs lorsque vous urinez ou des difficultés pour uriner
- la présence de sang dans l’urine ou le sperme
- des douleurs dans le bassin, les hanches ou le haut des cuisses
Si le cancer s’est propagé sur d’autres organes, des symptomes supplémentaires peuvent être identifiés : fatigue, nausées, amaigrissement, perte d’appétit et douleurs osseuses.
Le cancer du testicule, quant à lui peut se développer en cas de cryptorchidie (absence de descente du testicule vers le scrotum avant la naissance) ou d’atrophie testiculaire (diminution de la taille d’un testicule) survenant après un traumatisme ou maladie infantile, tels que les oreillons. D’autres facteurs de risque sont à l’étude mais non démontrés à ce jour :
- l’exposition à des produits chimiques lors de l’activité professionnelle
- l’environnement (pesticides, bisphénol A, phtalates)
- la consommation de cannabis
- l’association d’une baisse de la fertilité et d’une atrophie d’un ou des testicules
Plusieurs signes peuvent faire penser à un cancer du testicule :
- une masse palpable souvent indolore et qui ne disparaît pas dans le temps
- une douleur qui persiste
- un gonflement soudain
D’autres symptômes sont plus rares :
- une gynécomastie : développement des glandes mammaires
- des douleurs dans le dos
- un amaigrissement
- des difficultés respiratoires
- une masse dans l’abdomen
À l’apparition de symptômes, rapprochez-vous de votre médecin traitant ou urologue qui évaluera la nécessité de faire un dépistage.
Le retour en entreprise après un cancer
Il est recommandé de rester en contact avec son entreprise en appelant régulièrement ses collègues pour maintenir un lien.
Le salarié peut aussi de demander une visite de pré-reprise à son médecin du travail. Pour préparer au mieux la reprise, cette visite gratuite et confidentielle doit se faire à tout moment pendant l’arrêt de travail. En accord avec le salarié, le médecin du travail peut contacter l’employeur pour évaluer le poste du travail. Le réaménagement de l’espace de travail ou l’installation d’équipements adaptés peuvent être alors recommandés par le médecin du travail.
Pour rappel, le médecin du travail est tenu au secret médical et n’est pas en droit de divulguer toute information sur votre état de santé à votre employeur.
Le temps partiel thérapeutique ou mi-temps thérapeutique est un aménagement de poste que le médecin du travail peut également proposer avec l’accord de la Sécurité Sociale et de l’employeur.
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La santé mentale chez les hommes
En novembre, le champ de la santé mentale chez les hommes est aussi investigué. Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, la santé mentale est « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. » Les hommes auraient tendance à dissimuler leurs émotions et à ne pas parler de leur mal-être : 49% des hommes déclarent que parler de leur santé n’est pas dans leurs habitudes.
Le saviez-vous ? La méthode ALEC, élaborée par l’association R U OK ?, peut vous aider à échanger avec une personne qui peut être en difficulté :
Ask/Demandez : Demandez à la personne (un collègue, un ami, un membre de votre de famille) comment elle va en évoquant ses changements de comportements que vous avez observé.
Listen/Ecoutez : Si la personne vous parle de son mal être, de ses problèmes, écoutez-la avec attention et soutenez-la.
Encourage action/Encouragez l’action : Encouragez la personne à prendre soin d’elle par de petites actions : se reposer, faire de l’exercice, cuisiner, discuter avec son entourage ou un médecin.
Check in / Redemandez des nouvelles : N’hésitez pas à reprendre des nouvelles de temps en temps pour vous assurer que la personne se sente mieux ou si elle besoin d’une aide supplémentaire.
Pour parler à quelqu’un immédiatement, contactez :
- Suicide Écoute : 01 45 39 40 00
- Le numéro national de prévention du suicide : 3114
Votre Service de Prévention et de Santé au Travail reste également à votre écoute. En tant que salarié, vous pouvez demander l’organisation d’une visite occasionnelle avec un professionnel de santé au travail. Le médecin du travail pourra, en fonction de ses observations, vous proposer un rendez-vous avec un psychologue du travail :
- si ce rendez-vous est programmé pendant le temps de travail, le salarié doit en informer au préalable son supérieur hiérarchique. L’employeur ne peut pas s’y opposer.
- si le salarié ne le souhaite pas, l’employeur n’en sera pas informé. Dans ce cas, les visites auront lieu en dehors du temps de travail.
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